Magdeleine va chez Joseph et vice-versa

Sarah Hourcq et Delphine Tambourindeguy, artistes plasticiennes intervenantes de iDi interaction d’idées, mènent un projet artistique au cœur de deux ESAT de l‘institut Don Bosco.

Elles interviennent auprès d’adultes en situation de handicap, à l’atelier Saint Joseph de Mérignac et à l’atelier Magdeleine de Vimont à Castres-sur-Gironde.

Ce projet est lauréat de l’appel à initiatives l’un est l’autre, du Département de la Gironde.

Projet artistique

Sarah Hourcq et Delphine Tambourindeguy, ont rencontré plusieurs fois Joseph et Magdeleine, un projet de correspondance artistique et d’appropriation des lieux d’activités en est né. La création de deux peintures en frise représentant et réunissant les activités de deux ESAT Girondins est en cours.

Les participants, aidés par les artistes ont choisi, photographié, décalqué, dessiné des outils et des gestes de leur travail respectif. Les artistes se déplacent d’un lieu à l’autre en apportant avec elles les créations réalisées et transmettant des messages, des souvenirs d’ateliers… Une communication à distance est établie entre les deux ESAT et des visites communes viennent alimenter les liens qui se créent. Tous les dessins réalisés vont constituer la matière commune des deux fresques qui prendront vie dans les deux établissements fin 2019.

Synthèse et apports

Le projet s’est construit pas à pas, sur une temporalité longue, favorisant ainsi l’observation, les rencontres, la découverte des uns et des autres et la prise de nouvelles habitudes. Le calendrier des différentes rencontres est fixé dès le début et permet aux participants d’avoir un repère et de se projeter dans les différentes étapes.

Les artistes ont proposé des intentions d’ateliers en fonction des envies et des pratiques des participants en s’adaptant aux particularités des deux lieux. Ainsi, tous évoluent dans un cadre connu et rassurant dans lequel le dépassement de soi est possible. Chacun des participants a expérimenté de nouvelles actions ou des actions très rarement effectuées, sans aucune appréhension (prise de photo, décalquage, assemblage d’éléments…).

Depuis notre rencontre en juin 2018, une relation de confiance s’est petit à petit créée entre participants, accompagnants et artistes.

Les accompagnant ont donné des clefs pédagogiques aux artistes qu’elles se sont appropriées. Les ateliers sont bien accueillis par les participants et leurs consignes bien comprises.

On constate entre les participants de l’entraide, de l’encouragement, du plaisir partagé. Ils acceptent très facilement de découvrir de nouvelles choses et d’être acteur des différentes propositions des artistes, ils se surpassent.

Les repas partagés à la suite des ateliers viennent renforcer les liens du groupe. Les participants mangent calmement et s’intéressent les uns aux autres. Tous partagent un moment quotidien, familial et le savourent.

Les accompagnants également opèrent un changement de posture et de regard vis à vis des personnes accueillies. Les ateliers partagés permettent la prise de recul, un nouveau souffle.

Petit à petit, par la répétition des rencontres, des messages (textes et dessins) du travail commun effectué en parallèle et des visites partagées, les personnes s’ouvrent les unes aux autres. On peut observer lors des rencontres qu’un mélange des deux groupe s’opère et que la coopération autour d’un projet commun global prend forme.